La littérature policière s’efforce de refléter la société telle qu'elle a été, qu'elle est, ou qu'elle devient.
Est-ce prétendre, alors, qu’énigmes, crimes ou intrigues, ne sont que prétextes à évoquer des faits passés, actuels ou futurs, qu'ils soient politiques, économiques, sociaux, régionaux ou nationaux, voire internationaux ?
Certainement pas.
Néanmoins l'enquête policière se déroule dans un environnement donné. Enquêteurs et criminels sont des hommes et des femmes immergés dans ce contexte.
Pour ce qui est de l'environnement, dans mes polars, c'est le Sud. Le sud de la France, et plus particulièrement, le Var, ses paysages, son climat, la mer, la mentalité de ses habitants, l'apparente convivialité et la violence sous-jacente.
Pour le contexte sociétal, ce sont les grands thèmes qui marquent notre époque : les injustices, la science, l'écologie, le climat, les migrations, le terrorisme, les droits de l'homme, le nationalisme, etc...

mercredi 13 avril 2016

Miséricorde

Décidément, il n’y en a que pour eux : les auteurs nordiques.
Il faut reconnaître que l’on est rarement déçu à la lecture de leurs œuvres.
C’est le cas de Jussi Adler-Olsen, le danois.

Dans son premier polar publié en français, Miséricorde, on est tout de suite intrigué par le calvaire que supporte cette jeune femme, belle et séduisante, qui représente l’avenir politique de son pays, et qui croupit depuis des années dans une sorte de cage infernale, munie de raffinements cruels permettant de la torturer moralement.
Les circonstances de la disparition de Merete Lyyngaard, restées mystérieuses, n’avaient pas permis en leur temps à la police de mener l’enquête jusqu’à son terme.
Quelques années plus tard, était créé au sein de la police danoise le Département V. Un service plus ou moins bidon, dont la mission officielle était de rouvrir d’anciennes affaires classées, mais en réalité destiné à occuper un flic un peu marginal, Carl Morck, sur la touche depuis une enquête qui s’était soldée par la mort d’un de ses équipiers et la grave blessure d’un autre.
Le talent de l’auteur, outre la description minutieuse de la mécanique de l’enquête, tient essentiellement dans les portraits psychologiques des personnages. Le flic atypique et son improbable assistant d’origine syrienne – il s’appelle… Hafez el Assad – sont attachants et sympathiques. On a envie qu’ils réussissent. Mais les personnages secondaires ne sont pas négligés : la belle politicienne torturée et son jeune frère attardé, les tortionnaires et leurs parcours que l’on découvre peu à peu.
La fin du roman, efficace, bouleversante, laissera le lecteur pantois.
Note : 9/10. Excellent.


Miséricorde de Jussi Adler-Olsen. Le Livre de Poche 525 pages 8.10 €

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